On pratique le Kendô pieds nus sur un plancher offrant une certaine élasticité (quand c'est possible ^_^). Le kendoka fait face à son adversaire en adoptant une posture droite et menaçante. Cette position, ou garde, permet à la fois de se protéger des attaques de l'adversaire et de rechercher l'opportunité d'une action offensive. Un petit nombre de pratiquants de très bon niveau utilise un shinai dans chaque main. Les kendoka se déplacent en utilisant un pas glissé (okuri ashi).
A l'entraînement, les kendoka se considèrent comme des partenaires, ils travaillent ensemble pour progresser. Les excercices se pratiquent deux par deux. On appele celui qui est à l'origine de l'action, le moto dachi, et celui qui doit étudier l'exercice, le kakari.
Dans l'assaut libre (ji-geiko), les adversaires, qui se tiennent en garde face à face, les pointes des armes croisées, vont essayer mutuellement de marquer un point : le Ippon. Il faut donc réussir soit à frapper avant que l'adversaire ne puisse le faire, soit à frapper après avoir esquivé ou paré l'attaque adverse. Dans les attaques, les frappes peuvent se succéder ou se combiner. Il existe également des manoeuvres avec le shinaî destinées à affaiblir ou à ouvrir la garde de l'adversaire.
L'objectif est de frapper l'adversaire sur une partie "valable", c'est à dire le men (casque), les kote (les gants) ou le do (le plastron), et ce avec la partie "valable" du shinaî, c'est à dire le tiers supérieur (allant du sakigawa au nakayui) correctement orienté (avec le coté opposé à l'himo).
Les frappes fondamentales portent le même nom que les protections :
* Frappe à la tête : Men.
* Frappe sur l'avant-bras : Kote.
* Frappe au flanc : Do.
* S'ajoute à ces frappes de coupe, un coup d'estoc, frappe de la pointe du shinai sur la protection de la gorge ou, dans certains cas précis, sur la partie supérieure du do : Tsuki.
Que l'on soit débutant ou expert, la frappe, qu'elle soit de coupe ou d'estoc, est comptée "Ippon", si et seulement si les deux conditions suivantes sont réunies :
* La frappe est réalisée avec le respect de la règle du Ki-Ken-Tai-Itchi.
* L'attaquant montre une attitude " Zanshin" à l'issue de l'action.
Le Ki-Ken-Tai-Itchi est un concept original, spécifique au Kendô, selon lequel une frappe est valable (yuko-datotsu) si et seulement si :
1. L'attaque est portée avec volonté et détermination (kime), ces éléments se manifestant par le cri (kiai) : condition de Ki.
2. La bonne partie du Shinai (tiers supérieur) frappe, correctement orientée (respect du tranchant du sabre), une partie autorisée de l'adversaire : condition de Ken.
3. L'attaquant maintient une posture correcte et vigoureuse lors de l'action, cet élément se concrétisant par l'avancée avec frappe du pied droit sur le sol, suivi d'un ramené immédiat du pied gauche : condition de Tai.
4. Ces trois premières conditions se produisent simultanément : condition de Itchi.
La réalisation du Ki-Ken-Tai-Ichi demande un long entraînement avant de devenir naturelle.
Le "Zanshin" signifie la conservation à tout moment de la vigilance envers l'adversaire, même si l'on juge l'attaque portée à l'adversaire, précise puissante et valable. On doit demeurer physiquement et mentalement prêt à lui donner immédiatement un deuxième ou troisième coup, dans le cas où le premier coup s'avérerait complètement manqué ou insuffisant, et où cet adversaire risquerait de contre-attaquer.
Concrètement, l'attitude "Zanshin" après une attaque, consiste à se retrouver au plus vite et sans aucun moment de relâchement, en garde face à l'adversaire, adoptant un comportement "menaçant", disponible pour une reprise immédiate du combat.
Les combattants s'affrontent réellement et les assauts sont d'une intensité très soutenue. Toute forme de brutalité est néanmoins rejetée:
L'adversaire n'est pas un ennemi à battre,
mais un partenaire indispensable aux progrès.
En plus du combat libre, il existe une autre forme de combat, plus particulièrement pratiquée à l'entrainement : les Katas. Il sagit là de la forme traditionnelle de transmission du savoir des anciens, sous forme de séquences techniques codifiées, le plus souvent de phases de combat simulé, simples ou complexes, seul ou à deux (le plus souvent), dans lesquelles le scénario est prédéterminé.
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L'équipement du Kendoka --------------------------
On peut distinguer trois grandes catégories dans l'équipement utilisé pour la pratique du Kendô :
* La tenue vestimentaire,
* l'armure,
* et l'arme.
La tenue vestimentaire : elle est constituée d'un hakama (le pantalon plissé traditionnel japonais), d'un kendogi ou keikogi (veste) et d'un tenugi (rectangle de coton fin destiné à être enroulée autour de la tête sous le casque). Le Kendô se pratique pieds nus (...sur du parquet).
Le hakama et le kendogi sont traditionnellement indigo pour les hommes, blanc pour les femmes. Le kendogi est blanc surpiqué de motifs pour les enfants. Le prix d'un hakama (neuf pour adulte) varie entre 50 et 250 Euros et celui d'un kendogi varie entre 50 et 450 Euros.
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Les vertues du Kendô -----------------------
Les pratiquants du Kendô, les "kendoka", qu'ils soient hommes, femmes ou enfants, voient leur agressivité dispaître au profit d'une combativité contrôlée qui leur est utile dans tous les domaines de la vie. Plus leur technique s'affine et plus ils prennent confiance en eux.
L’utilisation du corps dans des séries de déplacements et de mouvements naturels, aboutit à un développement harmonieux de la musculation et de la souplesse. Elle permet d'apprendre à travailler, à améliorer ses réflexes et à coordonner ses mouvements, favorisant ainsi la prise de conscience de son propre corps. Les séquences gestuelles effectuées au cours de l'apprentissage et du perfectionnement, de par le rythme et le volume exigés, représentent une réelle et intense activité physique et sportive.
Le port d’une armure de protection, appelée "bogu", permet des combats où l’engagement est complet et total, tout en restant sans danger pour les pratiquants. Le Kendô permet ainsi une longévité sportive exceptionnelle et peut-être pratiqué jusqu'à un âge trés avancé (70 ans et plus).